La parentalité positive : comment l'appréhender ?
C’est avec l’arrivée de mon deuxième enfant, que j’ai commencé à prendre du recul sur ma parentalité.
En effet, avec le premier, c’est le saut dans l’inconnu, on apprend tout en faisant, on découvre, on s’adapte…. J’ai fait du mieux que j’ai pu avec ce que j’avais à ce moment là comme resssources !
Et puis avec la naissance du 2e et le 1er grandissant si vite, j’ai ressenti le besoin de « faire un arrêt sur images» , de me demander quel parent je voulais être vraiment et si ce que je faisais était en accord avec ce vers quoi je voulais tendre.
C’est dans ce contexte que je me suis intéressée à la parentalité positive ou éducation bienveillante. Difficile de la contourner, avec l’avalanche de contenus qui déferlait sur les réseaux, dans les émissions…. Ma première réaction a, pour le coup, été négative et m’a inspiré les points suivants :
- Une crainte de l’enfant roi
- Une vision pas assez inclusive de la réalité de la vie de famille et du parent
- De la culpabilité à deux niveaux :
- N’appliquant pas les principes de cette éducation, cela signifiait que par défaut je n’étais pas « du bon coté » et donc malveillante à bien des égards !
- D’autre part, la facilité déconcertante qui ressortait des réussites des « adeptes » de cette parentalité postive engendrait très vite la peur de l’échec !
Perplexe donc, je me suis trouvée face à tous ces contenus -certes non dénués d’intérêt- mais usant souvent d’une terminologie culpabilisante et présageant d’une seule voie éducative possible ! N’y avait-il pas un effet de mode dont il fallait se méfier ? En partie, oui. Mais, de cet « « effet mode » a découlé une part de mésinformation, de dispersion et perte de qualité. La parentalité positive s’est du coup trop souvent présentée comme une batterie de conseils et astuces, formulés de telle sorte qu’il n’a y pas de place pour l’échec, les ratés, l’énervement, la fatigue …bref pour une dose de réalisme ! Quelle pression !
Or, en amont, il y a avant toutes choses un ancrage scientifique, qui mérite lui toute notre attention. L’essor considérable des neurosciences nourrit aujourd’hui les argumentations de l’éducation bienveillante à travers les nombreuses découvertes sur le fonctionnement du cerveau de l’enfant. Ces explications sont donc les premières dont il faut, à mon sens, s’imprégner.
Comprendre en effet les différences de mécanismes entre nos cerveaux d’adultes et les leurs, nous permet de décrypter nos interactions, nos incompréhensions et les sources de certains conflits. Les neurosciences nous renseignent donc concrètement sur les besoins de l’enfant, les phases de développement de son cerveau, le rôle des émotions, notamment dans les apprentissages etc…
Ainsi, la parentalité positive ou éducation bienveillance nous invite-t-elle d’abord à nous appuyer sur ces connaissances. Car, lorsque nous communiquons avec nos enfants-avec notre dose d’anticipation, de raisonnement-, alors qu’ils sont, eux, dans l’immédiat et l’émotion, nous ne sommes pas vraiment « connectés » , nous avons du mal à nous rejoindre et nos esprits s’échauffent !
L’objectif est donc de nous guider pour nous mettre au diapason avec nos enfants, car c’est bien la base d’une communication efficace entre eux et nous !
La parentalité positive nous invite aussi à nous tourner vers nous-mêmes et à questionner notre bagage, notre vécu d’enfant, à accueillir nos propres émotions afin de les comprendre et de mieux gérer nos réactions, nos exigences, nos motivations.
En disant cela, certains comprendront au même moment que cela signifie céder à tout, dire oui à tout, ne plus avoir le dernier mot et laisser l’enfant « gagner » (j’ai entendu souvent ces mots). Or, pour éduquer : faut-il avoir le dernier mot ? Imposer ? Dans les actes et les mots ?
Il s’agit d’abord de transmettre, faire grandir dans les tous sens du terme. Comment ? Avec des limites et des règles que nous fixons, des savoirs et valeurs que nous expliquons, un cadre que nous définissons, un sens que nous donnons. La parentalité positive nous invite à penser davantage en termes de « collaboration », rendue possible par une écoute mutelle, en recherchant l’adhésion par la communication bienveillante.
Sortir du rapport de force, ne signifie pas lâcher ses positions, encore moins baisser les bras face à son enfant. Notre message doit être entendu. Plutôt que de l’amoindrir, je décide de voir la parentalité positive comme au service de mon message, en créant les conditions de son écoute.
En cas de colère, suite à une demande de notre part, faire un câlin à son enfant pour l’aider à gérer cette forte émotion n‘est pas synonyme d’une démission de notre part. La colère est là, nous sommes dans le registre de l’émotionnel. Raisonnez notre enfant à ce moment là est-il sincèrement efficace ? Il n’entend pas, il redouble même d’énervement, il est sur un autre registre. Donc ce que l’éducation bienveillante nous enseigne c’est de l’accepter, de « prendre la vague », de gérer ensemble pour, ensuite seulement, en revenir au dialogue et au rationnel.
Donc finalement comment appréhender la parentalité positive ?
Elle est à envisager comme un nouveau regard porté sur la manière d’éduquer, en connaissance des découvertes des neurosciences et constitue donc en ce sens une avancée.
Mais ne prenons pas tout, tout de suite, au pied de la lettre, comme le manuel du parfait parent ! Imprégnons-nous des connaissances, comprenons les principes fondateurs, observons, testons, commençons par ce qui nous semble le plus pertinent, le plus approprié à notre contexte familial et à nos problématiques crayon toddler bounce house.
Il ne s’agit pas d’opérer un volte face, d’être 100% éducation bienveillante sinon rien,
- Il peut y avoir une alterntive au « non », mais cela ne l’interdit pas !
- Nous pouvons accueillir les émotions de nos enfants, les comprendre, mais il est envisageable de sanctionner en certaines occasions, sans violence, en cohérence avec le problème existant et en donnant du sens !
- Nous pouvons accueillir leurs émotions mais aussi, par moment, ne pas y arriver et laisser les nôtres nous submerger…et en parler aussi avec eux !
Enrichissons-nous des pratiques et des savoirs, considérons nos enfants pleinement comme des individus mais dont les processus cognitifs et émotionnels ne sont pas alignés aux nôtres, acceptons finalement ces différences pour mieux composer avec eux !