La parentalité, c'est quoi au juste ?
Quand l’enfant paraît…. Le Parent naît, la parentalité apparaît !
Etre parent : c’est un statut juridique qui nous attribue droits et devoirs vis à vis à l’enfant. Puis s’y associe une série de « compétences », nécessaires pour répondre aux divers besoins de l’enfant. Il s’agit là d’une dimension pratique.
N’y a-t-il pas une autre dimension ? Et où se situe la parentalité par rapport au parent, que nous devenons de facto à la naissance de l’enfant ?
Aujourd’hui, le mot parentalité est très employé et associé à mille et un conseils relatifs au développement de l’enfant. Or, la parentalité ne réside point dans ces conseils, ni dans leur application. Elle n’est pas dans les actes, ni dans les choix d’éducation. Elle n’a pas d’objectif. Alors comment la définir ?
La parentalité se définit par notre manière d’être et de vivre notre tâche de parent ; elle se situe ainsi dans la relation que nous construisons avec notre enfant à travers l’éducation que nous lui donnons.
Je m’explique :
Face à une situation donnée (demander à son enfant d’aller se laver les dents), la parentalité ne réside pas dans l’objectif à atteindre (des dents lavées !), ni dans les moyens d’y parvenir (aller à la salle de bains, brosse à dents, dentifrice….), mais dans le type de lien que je crée avec mon enfant dans la gestion de celle-ci (en imaginant une opposition, indifférence….). Elle se situe donc dans ce que la situation, le comportement, les mots de l’enfant provoquent en moi et ce que j’en fais.
Revenons à notre brossage de dents : comment vivons-nous cette indifférence face à nos demandes répétées ? Que provoque-t-elle : quelles émotions ? Quel type communication ? Pourquoi je le vis ainsi ? Quel type de relation suis-je entrain de nouer à cette occasion ? Quelle empreinte suis-je en train de laisser ?
Si la parentalité est dans le vécu, elle est en conséquence propre à chaque individu. On touche donc bien à une autre dimension intrinsèque au parent : celle de l’humain.
Effectivement : l’individu qui devient parent, le devient avec son histoire familiale, son vécu d’enfant puis d’adulte, sa personnalité, son environnement…jusqu’au contexte immédiat (une journée pourrie au boulot !). Chacun a, ressent et s’exprime avec sa propre équation, sa propre grille de lecture ….Chacun, avec tout ce qu’il porte en lui, façonne sa parentalité.
Elle est donc d’abord singulière, mais aussi évolutive. Elle n’est pas figée, c’est une expérimentation continue, une relation qui se construit en permanence !
OK, maintenant que j’ai une définition de la parentalité, qu’est-ce que j’en fais ? CONSCIENTISEZ –LA ! C’est-à-dire ?
La parentalité se construit au gré de mon parcours de mon parent, elle existe nécessairement, puisqu’elle est dans l’expérience même de mon rôle de parent. Mais, pour schématiser, je peux la subir en fonction de tout ce qui peut la déterminer, ou je peux en devenir pleinement acteur. Or pour « agir », il faut d’abord avoir conscience de ce sur quoi je veux agir, de qui je suis, de quels sont les ressorts qui m’animent, d’où viennent mes émotions et réactions….
Il s’agit donc –à froid ! – de rejouer les situations, de prendre du recul, d’observer, s’écouter, apprendre, trouver les liens, questionner et ainsi d’apprendre sur nous-mêmes dans notre rôle de parent avec tout ce qu’il implique et agite, voire bouscule en nous ! Mieux se connaitre, se comprendre et ainsi mieux comprendre la relation à notre enfant.
Connaitre sa parentalité, pour donner du sens à ce qu’elle est au présent et pouvoir, si tel est votre souhait, lui fournir un nouveau terreau pour le futur !
Désormais que vous devenez l’acteur éclairé de votre parentalité, tous ces conseils et outils auxquels nous avons accès de nos jours auront du sens et donc une réelle répercussion. Car si vous souhaitez les mettre en pratique, vous le ferez en les mettant en perspective avec ce que vous saurez de vous-même, de votre enfant et de votre relation à lui. Et plus simplement, c’est avec authenticité que vous agirez, en croyant à ce que vous faites !
Comme titrait Isabelle Filliozat, « il n’y a pas de parent parfait », pas plus que de parentalité parfaite !